Sécurité du cloud : guide des pratiques incontournables

La sécurité du cloud est devenue un pilier essentiel de la résilience numérique. Avec l’adoption croissante des services SaaS, PaaS et IaaS, les organisations doivent gérer des environnements distribués où les identités, les données sensibles et les charges de travail évoluent en continu. En complément de notre article sur les bonnes pratiques en cybersécurité, ce guide propose une lecture structurée et opérationnelle des risques, des fondamentaux et des pratiques clés pour renforcer la sécurité de vos environnements cloud.

Melissa Parsons

Un article de

Melissa Parsons
Rédactrice technique
Publié le
October 1, 2024
mis à jour le
November 14, 2025
temps
min
cloud sécurité

Qu’est-ce que la sécurité du cloud ?

La sécurité du cloud désigne la combinaison de principes de gouvernance, de mesures de sécurité techniques et de pratiques opérationnelles permettant de protéger les données, les applications et les charges de travail hébergées dans le cloud. Elle dépasse les modèles de sécurité traditionnels, car elle nécessite une compréhension approfondie de la responsabilité partagée, des contrôles centrés sur l’identité et d’une surveillance continue sur des environnements qui évoluent rapidement.

Qu’est-ce que le cloud computing ?

Le cloud computing fournit un accès à la demande à des ressources informatiques — applications, plateformes de développement, stockage et infrastructure virtuelle — via différents modèles de service. Bien que ces modèles soient largement adoptés, leurs implications en matière de risques de sécurité restent souvent mal comprises.

Les trois modèles les plus courants déterminent comment les responsabilités de sécurité sont réparties entre le client et le fournisseur de services cloud :

  • SaaS (Software as a Service), où le fournisseur gère l’ensemble de la couche applicative,
  • PaaS (Platform as a Service), qui fournit un environnement contrôlé pour développer et déployer des applications,
  • IaaS (Infrastructure as a Service), où les organisations gèrent les machines virtuelles, les réseaux et le stockage.

Ces différences rendent essentiel de mettre en place une gouvernance forte des identités, d’appliquer des mesures de protection des données cohérentes et de maintenir une visibilité continue sur l’ensemble de la pile cloud.

Pourquoi la sécurité du cloud est-elle importante ?

À mesure que les organisations modernisent leurs infrastructures, le concept traditionnel de « périmètre réseau » disparaît. Les données circulent librement entre les services, les utilisateurs accèdent aux applications depuis différents appareils, et les configurations évoluent en continu. Cette agilité apporte des bénéfices, mais augmente aussi l’exposition aux menaces — notamment aux attaques par accès non autorisé ou aux erreurs de configuration.

Une sécurité du cloud efficace garantit :

  • la confidentialité et l’intégrité des données sensibles,
  • la conformité avec des standards comme le RGPD ou ISO 27001,
  • une résilience opérationnelle face aux nouvelles menaces,
  • une répartition claire des responsabilités entre le fournisseur et l’organisation.

Lorsqu’elle s’appuie sur une gouvernance solide, une surveillance continue et une gestion mature des identités et des accès, la cloud sécurité devient un véritable levier stratégique — soutenant l’innovation tout en gardant les risques sous contrôle.

Les risques de la sécurité du cloud

L’adoption du cloud transforme profondément l’exposition aux risques d’une organisation. Même si les fournisseurs de services cloud offrent des infrastructures très sécurisées, les vulnérabilités proviennent souvent de la configuration côté client, de la gouvernance des identités ou d’un manque de visibilité. Comprendre ces risques est essentiel pour mettre en place des contrôles proportionnés et adaptés au cloud.

Accès non autorisé

À mesure que l’identité devient le périmètre central, une gouvernance faible des accès peut conduire à des déplacements latéraux ou à des escalades de privilèges. Le problème provient souvent de pratiques IAM fragmentées : rôles incohérents, comptes techniques mal gérés, ou mise en œuvre partielle de l’AMF.

Lorsque des attaquants obtiennent un accès initial, les comptes sur-priviliégiés accélèrent leur progression — faisant du moindre privilège un impératif de gouvernance.

Fuites de données

Les expositions de données sont souvent accidentelles. Un bucket de stockage mal configuré ou un point de test oublié peut rendre accessibles des données sensibles. Les environnements cloud évoluent rapidement et, sans contrôles automatisés, la dérive de configuration crée des zones aveugles.

Les situations où une fuite devient plus probable comprennent :

  • un accès public activé « temporairement » mais jamais retiré,
  • des snapshots ou sauvegardes laissés non chiffrés,
  • des intégrations tierces contournant les politiques internes.

Problèmes de conformité

Les obligations de conformité restent entièrement applicables dans le cloud, et les déploiements multi-régions ajoutent de la complexité. Une mauvaise compréhension du modèle de responsabilité partagée peut entraîner des lacunes dans la journalisation, la conservation des données ou le chiffrement.

Les problèmes apparaissent souvent lorsque :

  • les journaux d’audit sont incomplets,
  • les exigences de résidence des données sont ignorées,
  • les équipes supposent que le fournisseur couvre des contrôles qui sont en réalité de leur responsabilité.

Les fondamentaux de la sécurité du cloud

Un environnement cloud sécurisé repose sur des fondamentaux de sécurité applicables à tous les fournisseurs. Ces bases combinent des mécanismes techniques et des structures de gouvernance pour garantir une protection cohérente des données et des charges de travail. Elles permettent aux organisations de conserver le contrôle d’environnements dynamiques et en évolution rapide.

Chiffrement

Le chiffrement préserve la confidentialité et l’intégrité des données, qu’elles soient au repos ou en transit. Son efficacité dépend cependant de pratiques solides de gestion des clés. Les organisations doivent définir clairement qui gère les clés, comment elles sont rotées et comment les accès sont surveillés.

Lorsque des options de chiffrement « par défaut » existent, la gouvernance reste indispensable pour éviter une couverture incomplète ou incohérente.

Authentification multifacteur (AMF)

L’authentification multifacteur réduit fortement la probabilité de compromission d’un compte. Elle doit s’appliquer de manière large — et non uniquement aux comptes à privilèges — pour éliminer les angles morts. Des méthodes telles que les applications d’authentification ou les jetons matériels offrent une meilleure protection que les SMS.

L’AMF fonctionne de manière optimale lorsqu’elle s’intègre dans un cadre IAM global, soutenu par des workflows automatisés de création et de suppression des accès.

Sauvegardes et récupération des données

Les sauvegardes doivent être automatisées, isolées et testées régulièrement pour garantir la résilience. La définition d’objectifs clairs de RPO et de RTO permet d’aligner les processus de récupération sur les besoins métiers.

Une stratégie de sauvegarde mature inclut :

  • des tests de restauration vérifiables,
  • le suivi des emplacements de sauvegarde et des règles de conservation,
  • des accès restreints pour éviter les suppressions accidentelles ou les abus.
Une image contenant texte, capture d’écran, diagramme, PoliceLe contenu généré par l’IA peut être incorrect.

Les meilleures pratiques pour la sécurité du cloud

La sécurité dans le cloud repose sur la gouvernance, une supervision continue et une gestion rigoureuse des identités. Ces bonnes pratiques aident les organisations à maintenir une posture résiliente à mesure que les environnements deviennent plus distribués.

Une image contenant texte, capture d’écran, Police, logoLe contenu généré par l’IA peut être incorrect.

Politiques de gestion des accès

Le contrôle des accès nécessite plus que l’attribution de permissions. Il implique de définir des rôles, d’appliquer les principes du moindre privilège et d’établir des processus d’approbation clairs. L’automatisation de l’onboarding et de l’offboarding réduit les incohérences et empêche l’accumulation de comptes dormants au fil du temps.

Surveillance et alertes

La visibilité est essentielle dans les environnements cloud. La surveillance doit capturer les changements de configuration, l’activité des utilisateurs et les comportements réseau inhabituels.

Elle est particulièrement efficace lorsque les organisations utilisent :

  • une journalisation centralisée,
  • une surveillance cloud-native de la configuration,
  • des règles d’alerte calibrées pour réduire le bruit tout en mettant en avant les anomalies importantes.

Tests de pénétration et audits

Les évaluations régulières permettent de valider si les contrôles fonctionnent comme prévu. Les tests de pénétration simulent des chemins d’attaque réalistes, tandis que les audits vérifient l’alignement avec les politiques internes et les cadres réglementaires.

Ces deux pratiques permettent de s’assurer qu’à mesure que les services cloud évoluent, les contrôles de sécurité évoluent eux aussi.

Sécurité du cloud : outils et solutions

Renforcer la sécurité du cloud nécessite une combinaison de cadres de gouvernance et de solutions techniques permettant d’assurer visibilité, contrôle et conformité. Le cloud introduit de nouveaux modèles opérationnels et, s’appuyer uniquement sur les capacités natives des fournisseurs peut laisser des lacunes. Choisir la bonne combinaison d’outils aide les organisations à construire une posture de sécurité plus résiliente et plus auditable.

Logiciels de gestion de la sécurité

Les plateformes de gestion de la sécurité centralisent l’application des politiques, la surveillance des configurations et la détection des menaces dans des environnements multi-cloud. Leur rôle ne se limite pas à automatiser des contrôles : elles fournissent aussi une vue unifiée des risques, des erreurs de configuration et des écarts de conformité.

Elles sont particulièrement utiles lorsque les organisations exploitent plusieurs services cloud, rendant la gouvernance manuelle difficile, voire impossible.

Services de sécurité cloud

Les fournisseurs cloud proposent des outils intégrés qui prennent en charge la gestion des identités, la protection des données et la détection des menaces. Bien utilisés, ces services offrent des protections de base solides, mais leur efficacité dépend d’une configuration correcte et de leur alignement avec les règles de gouvernance internes.

Exemples :

  • services IAM (gestion des identités et des accès),
  • intégrations SIEM (Security Information and Event Management),
  • outils de configuration et de posture,
  • solutions de protection des charges de travail.

Ces services aident les organisations à maintenir une visibilité continue et à réagir plus rapidement aux anomalies.

Frameworks et normes

Des cadres comme ISO 27001, NIST ou les CIS Benchmarks offrent une base structurée et largement reconnue pour construire des environnements cloud sécurisés. Ils fournissent des références en matière de gouvernance, d’évaluation des risques, de protection des données et d’auditabilité.

L’utilisation de ces standards permet aux organisations de :

  • définir des exigences de sécurité claires,
  • aligner leurs pratiques cloud sur les obligations réglementaires,
  • harmoniser les contrôles à travers les équipes et les fournisseurs.

Une stratégie de sécurité cloud mature combine souvent ces cadres avec des politiques internes afin d’assurer une cohérence à l’échelle de l’organisation.

Prenez de meilleures décisions avec SAFE One

Priorisez les contrôles de sécurité à l'aide des fonctionnalités intégrées telles que MITRE ATT&CK et d'autres cadres de contrôle. C-Risk vous aidera à intégrer votre équipe pour un retour sur investissement rapide.

Conclusion

La sécurité du cloud est plus qu’une exigence technique : c’est un élément central de la résilience organisationnelle. À mesure que l’adoption du cloud s’accélère, les responsables de la sécurité doivent établir une gouvernance claire, renforcer la gestion des identités et des accès, et garantir une visibilité continue sur des environnements de plus en plus dynamiques.

FAQ

Qu’est-ce que le modèle de responsabilité partagée dans la sécurité du cloud ?

Le modèle de responsabilité partagée définit quelles tâches de sécurité sont prises en charge par le fournisseur cloud et lesquelles restent sous la responsabilité du client. Les fournisseurs sécurisent l’infrastructure sous-jacente, tandis que les organisations sont responsables de la gouvernance des identités, de la protection des données, de la gestion des configurations et de la surveillance. Co

Comment les organisations peuvent-elles prévenir les erreurs de configuration dans le cloud ?

Les erreurs de configuration se préviennent grâce à une combinaison de contrôles automatisés, d’une application centralisée des politiques et d’une surveillance continue. L’établissement de règles de gouvernance claires, l’utilisation d’outils de gestion de posture cloud-native et la réalisation d’audits réguliers réduisent significativement l’exposition aux risques.

Les environnements cloud sont-ils plus sûrs que les systèmes on-premise ?

Les environnements cloud peuvent être très sécurisés, mais seulement lorsqu’ils sont correctement configurés et gouvernés. Les fournisseurs apportent des protections avancées, mais la responsabilité de la sécurité concernant la gestion des identités, le contrôle des accès et la gouvernance des données reste du côté du client. Au final, la sécurité dépend de l’efficacité des mesures mises en place et entretenues par l’organisation.

Dans cet article
Utilisez la CRQ pour une meilleure prise de décision

Nous avons conçu des solutions évolutives pour quantifier les risques cyber en termes financiers afin que les organisations améliorent leur gouvernance et leur résilience grâce à des décisions éclairées.

Articles associés

En savoir plus sur les cyber-risques, les attaques par ransomware, la conformité réglementaire et la cybersécurité.